Texte de François Neyt. Photographies de Hughes Dubois
Dès la fin du XIXe siècle, des artistes ont accueilli les arts africains comme une source d’inspiration, à commencer par Gauguin, suivi de Picasso en 1906 puis Matisse, les surréalistes et bien d’autres jusqu’à nos jours. Qui pourra mesurer cet impact qui jaillit sans cesse de bien des manières ?
Chaque sculpture porte en elle la mémoire d’un peuple, d’une culture, d’une tradition artistique dans une conception originale des formes. L’Afrique de l’Ouest, l’Afrique centrale et orientale ont chacune leurs affinités propres et, à l’intérieur de ces ensembles, la diversité des sculptures – toujours les mêmes, toujours nouvelles – révèle une créativité foisonnante au sein même de chaque ethnie.
Ce livre présente une collection particulière, réunie par un amateur éclairé et passionné, qui épouse une sensibilité et une qualité de formes diverses, soigneusement choisies dans différentes cultures africaines. On y découvre les masques, les reliquaires et les signes sculptés du Gabon, des effigies et des statuettes du Congo-Brazzaville et du Congo-Kinshasa, ainsi que d’étonnantes représentations de l’Afrique de l’Ouest, du Mali au Cameroun, des Koro et des Mossi aux Ejagham et Ekoi au Nigeria en passant par les Gouro en Côte d’Ivoire. Le lecteur y retrouve de merveilleuses évocations du patrimoine universel des formes artistiques.
François Neyt, professeur émérite à l’Université catholique de Louvain, avait aussi enseigné à l’Université officielle du Congo. Moine bénédictin, il avait été président de l’Alliance Inter Monastères couvrant plus de 450 communautés à travers le monde ; il est membre émérite de l’Académie royale des sciences d’Outre-mer de Belgique. Il a publié de nombreux ouvrages sur les arts africains, tels La Grande Statuaire Hemba du Zaïre, 1977 ; Arts traditionnels et Histoire au Zaïre, 1981 ; Luba. Aux sources du Zaïre, 1993 ; La Redoutable Statuaire songye d’Afrique centrale, 2009 ; Fleuve Congo, 2010 ; Fétiches et objets ancestraux, 2013 ; Trésors de Côte d’Ivoire, 2014. Il a été commissaire de plusieurs expositions au musée Dapper à Paris, 1993 ; à l’Etnografisch Museum d’Anvers, 1994 ; à São Paulo, Brésil, 2000. L’exposition Fleuve Congo, dont il était le commissaire au musée du Quai Branly – Jacques Chirac à Paris en 2010,a voyagé ensuite à Shanghai, à Séoul, à Mexico et à Moscou (au musée Pouchkine).
Hughes Dubois, photographe publicitaire de formation, s’est très vite passionné pour la photographie d’objets d’art. En quarante ans de carrière, son travail témoigne d’une profonde connaissance et d’une grande sensibilité aux arts premiers et classiques. Il collabore avec des musées et des collectionneurs d’art à travers le monde. Son travail Le sensible et la forcea fait l’objet d’une exposition au Musée Royal de l’Afrique Central de Tervuren (Belgique) en 2004. Chez 5 Continents Editions, il a publié, parmi d’autres, L’Art de l’Archipel Bismarck, Prix international du livre d’art tribal, médaille d’or de l’ICMA Awards et Prix de la photographie du MGA Book Awards 2014 ; Formes & Façons, catalogue d’une exposition au Musée de Bagnes et sur le Barrage de Mauvoisin (Suisse) en 2013 ; et le tout récent Borobudur (2018), dédié au plus grand temple bouddhique au monde, résultat de plus de trois ans de travail avec sa femme Caroline.